Historique
La chartreuse du Liget est un ancien monastère de chartreux au cœur de la Touraine Sud. Fondée vers la fin du XIIe siècle par Henri II Plantagenet, roi d’Angleterre et comte d’Anjou, elle est le seul monastère cartusien présent en Touraine. Comme le veut la règle cartusienne, La Chartreuse se compose d’une maison haute au Liget et d’une maison basse à la Corroirie. L’ensemble du Liget compte également une chapelle isolée dans une clairière de la forêt de Loches, là où se sont installés les premiers moines qui fondent l’ermitage.
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La chartreuse prend une grande importance au Moyen Âge malgré une histoire mouvementée marquée par la Guerre de Cent Ans et les guerres de Religion.
Un vaste programme de reconstruction et d’agrandissement de la maison haute vient à peine d’être mis en œuvre lorsqu’il est interrompu par la Révolution française. -
En 1791, les pères et frères chartreux sont sommés de quitter le Liget. Le mobilier, la bibliothèque riche de 6 900 ouvrages et les 150 œuvres d’art sont dispersés. De nombreux éléments de mobilier, des tableaux sont déplacés après la Révolution à Tours, à Loches, à Chemillé-sur-Indrois, à Nouans les Fontaines… Les bâtiments (le monastère, la Corroirie et la chapelle Saint-Jean) sont vendus comme biens nationaux et tout ou partiellement détruits.
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Au XXIe siècle, la maison haute du Liget conserve encore un magnifique et imposant portail du XVIIIe siècle, de nombreux bâtiments et dépendances qui datent de la reconstruction de 1787 comme les vestiges du grand cloître, les ruines de son église du XVIIe siècle et un mur de défense renforcé d’une tour de guet de l’époque médiévale. De 1862 à 2015, la chapelle Saint-Jean, la Corroirie et la maison haute sont progressivement classées, inscrites et protégées au titre des monuments historiques. En 1947, la maison haute est intégrée, comme la Corroirie et les abords de ces deux groupes de bâtiments, à un site classé dans le cadre de la loi du 2 mai 1930.
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En 2018, la maison haute et la maison basse sont toujours habitées par la famille de Côme-Edmond de Marsay, acheteur en 1837 d’une partie d’un domaine finalement reconstitué en 1899.